Type de texte | source |
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Titre | Περὶ τῶν εἰκονῶν |
Auteurs | Lucien de Samosate (Λουκιανὸς ὁ Σαμοσατεύς) |
Date de rédaction | (150):(175) |
Date de publication originale | |
Titre traduit | Les Portraits |
Auteurs de la traduction | Chambry, Emile |
Date de traduction | 1934 |
Date d'édition moderne ou de réédition | |
Editeur moderne | |
Date de reprint |
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[[6:Anecdote proche.]] ἀλλὰ μηδὲ ἐκεῖνο αἰσχυνθῇς, εἰ μεταρρυθ μιεῖς τὸν λόγον ἤδη διαδεδομένον· Καὶ Φειδίαν φασὶν οὕτω ποιῆσαι, ὁπότε ἐξειργάσατο τοῖς Ἠλείοις τὸν Δία· στάντα γὰρ αὐτὸν κατόπιν τῶν θυρῶν, ὁπότε τὸ πρῶτον ἀναπετάσας ἐπεδείκνυε τὸ ἔργον, ἐπακούει τῶν αἰτιωμένων τι ἢ ἐπαινούτων. ᾐτιᾶτο δὲ ὁ μὲν τὴν ῥῖνα ὡς παχεῖαν, ὁ δὲ ὡς ἐπιμηκέστερον τὸ πρόσωπον, ὁ δὲ ἄλλος ἄλλο τι. Εἶτ’ ἐπειδὴ ἀπηλλάγησαν οἱ θεαταί, αὖθις τὸν Φειδίαν ἐγκλεισάμενον ἑαυτὸν ἐπανορθοῦν καὶ ῥυθμίζειν τὸ ἄγαλμα πρὸς τὸ τοῖς πλείστοις δοκοῦν· οὐ γὰρ ἡγεῖτο μικρὰν εἶναι συμβουλὴν δήμου τοσούτου, ἀλλ’ ἀεὶ ἀναγκαῖον ὑπάρχειν τοὺς πολλοὺς περιττότερον ὁρᾶν τοῦ ἑνός, κἂν Φειδίας ἦ.
Dans :Apelle et le cordonnier(Lien)
Lycinus — As-tu jamais été à Cnide, Polystrate ?
Polystrate — Sans doute.
Lycinus — Et tu as bien examiné la Vénus de ce pays ?
Polystrate — Oui, par Jupiter ! C’est le chef-d’œuvre de Praxitèle.
Lycinus — Tu sais aussi l’histoire qu’on y raconte au sujet de cette statue, qu’un jeune homme en devint amoureux, se cacha dans le temple et satisfit, comme il put, sa passion ? Mais nous te parlerons de cela une autre fois. Puisque tu as vu, dis-tu, cette Vénus, réponds-moi maintenant si tu as aussi vu celle d’Alcamène, qui est à Athènes, dans les jardins.
Polystrate — Ah ! Lycinus, j’aurais été le plus insensible des hommes, si je n’avais été admirer un des plus beaux ouvrages de ce sculpteur.
Lycinus — Je ne te demanderai pas, Polystrate, si tu es monté souvent à l’Acropole pour voir la Sosandra de Calamis.
Polystrate — Oui, je l’ai souvent considérée.
Lycinus — Cela me suffit. Quel est celui des ouvrages de Phidias que tu estimes le plus ?
Polystrate — Quel autre, sinon sa Lemnienne, sur laquelle Phidias n’a pas dédaigné de graver son nom, et, par Jupiter, son Amazone, qui s’appuie sur une lance.
Lycinus — Toutes ces statues, mon ami, sont des chefs-d’œuvre, et nous n’avons plus besoin d’autres artistes. A présent, de toutes ces statues nous allons essayer de composer une seule image, en prenant à chacune d’elles ce qu’elle a de plus parfait.
Polystrate — Comment faire ?
Lycinus — Ce n’est pas difficile, Polystrate. Confions ces statues à l’éloquence : chargeons-les de transporter ces beautés, de les disposer, de les fondre dans les proportions les plus exactes, en observant à la fois et l’ensemble et la variété.
Polystrate — Tu as raison. A l’éloquence de mettre la main à l’œuvre et de montrer son talent. Je suis curieux de savoir l’emploi qu’elle fera de toutes ces perfections, et comment d’une foule de beautés elle en composera une seule dont toutes les parties seront d’accord.
Lycinus — Eh bien, voici comment nous allons te faire voir cette image façonnée par nos mains. De la Vénus arrivée à Cnide, elle ne prend que la tête : nous n’avons pas besoin du reste du corps, puisqu’il est nu. Quant aux cheveux, au front et aux sourcils, qui semblent dessinés au pinceau, nous les garderons tels que Praxitèle les a faits. Nous conserverons aussi la grâce humide de ces yeux brillants, sans rien changer à l’idée de Praxitèle. Les joues et les saillies du visage, nous les emprunterons à Alcamène et à la Vénus des Jardins, qui nous donne, en outre, l’extrémité des mains, l’heureuse proportion du corps, les doigts ronds et effilés. Voilà ce que nous prenons à la Vénus des Jardins. Le contour entier du visage, la délicatesse des joues, le beau dessin du nez, nous seront fournis par la Lemnienne de Phidias, dont l’Amazone nous offre l’ouverture gracieuse de la bouche et la rondeur du cou. Calamis embellira notre statue de la pudeur ravissante, du sourire fin de sa Sosandra ; elle en aura le vêtement noble et décent, sauf la tête qui demeurera découverte. Pour la taille, nous la mesurerons sur celle de la Vénus de Cnide, et Praxitèle nous en fournira les proportions. Que te semble de notre statue, Polystrate ?
Polystrate — Elle sera fort belle, surtout quand elle sera complètement achevée.